J'avance paraît-il
Je ne vais pas vous mentir, je me sens mal. Un malaise permanent qui m'accable, comme si j'avais un poids énorme sur la poitrine, un sensation d'immobilisme et d'impossibilité à avancer, un sentiment d'inutilité.
Quand je fais le bilan par rapport à ma sortie de la clinique, le constat est sans appel : j'avais des projets, je pensais tout recommencer dans un nouvel appart, avec un nouveau psy, avec le soutien de mon copain.
Et aujourd'hui ? Je m'enferme dans mon appart, c'est devenu un refuge duquel je ne sors que lorsque j'en ai besoin (courses, cigarettes, psy, pharmacie, cinéma) ou alors accompagnée parce que je n'arrive pas à me motiver pour sortir seule.
Mon psy me reproche mon immobilisme mais que veut-il que je fasse ? J'ai fait toutes les démarches que j'avais à faire, j'ai amménagé mon appart; je m'occupe comme je peux : je lis, je regarde des films, je m'occupe de mon appart, je tente de me rendre présentable. Bref je fais ce que je peux mais voilà, ça ne suffit pas. Il n'est pas satisfait.
Quant à mon copain, et bien justement, il n'est plus qu'un copain et même si je me suis résignée, c'est encore parfois douloureux.
Je me sens bien seule. Malgré le soutien de ma famille et de quelques amis qui sont loin de moi, je suis infiniment seule. Tellement seule...
Et malgré tout ça, on me dit que j'avance. Certes, je suis relativement stable, mes troubles bipolaires sont moins présent; je trouve un relatif équilibre entre anorexie et boulimie. Mais à part ça ? Moi j'ai surtout l'impression d'avoir régressé.